DIDIER HAYS PHOTOGRAPHIES: LE PETIT PORTE-CLEFS

INTRODUCTION

Devant les pages aux teintes chaudes et variées de publications anciennes me vint par un beau matin ensoleillé l’idée, ou plutôt l’envie, d’une série d’images au titre burlesque : Les vacances-de-Tonton-Raymond-le-petit-porte-clefs (En Alfa Roméo Giulia Ti, à bord du Paris-Vintimille, à Milan, à St-Tropez, l'île de Bendor, à la Légion, Colombey, Venise, Taormina, chez Douglas Cooper, René de Montaigu, avec Roy et Jackie Lichtenstein, Paul Facchetti ou les Bobby-Soxers, au Train Bleu, et même sur la lune ou encore au Negresco…) avec le petit cheval doré comme talisman.

Nul doute que ces bricolages illustratifs auraient amusé Raymond mais sous un vocable plus simple et direct, emprunté à l’univers de certains albums de photographies destinés aux enfants, par exemple : Raymond Hains voyage en porte-clefs, qui est vite devenu : Le petit porte-clefs.

M’ayant non sans malice affublé d’un splendide chapeau d’Alguazil à la galerie Templon, Raymond m’a fait voyager dans le temps en bonne compagnie, celle de Tinguely, Klein et Vélasquez. Pensez donc !

Chemin faisant je pris à mon tour la liberté de m’amuser avec un portrait de Raymond jeune, en médaillon, dans un monde qui nous était si familier : celui des livres et du rêve.

Un rêve que je fis enfant m’accompagnait au long court de ces associations confinant au doux délire : un tapis volant (ou un wagon-lit volant, je ne sais plus) m’emmenait jusqu’en Chine dans une lumière dorée (très Claude Gellée) pour atterrir dans la Cité interdite…

Ou encore Bibi fricotin au Pôle Nord, le commandant « Carco » et son Pourquoi donc, qui firent la joie de Raymond.
A quoi bon remuer le passé ? Et puis Que sais-je ?

Mais c’est que des bribes de phrases apparaissaient… nuages se déplaçant dans un ciel changeant, fragments de conversations, comme ceux d’un vieil enregistrement :

- Moi je prends des huîtres, et toi ?

- Oh moi, je plongerais bien sur le sous-marin Ariane ce matin, avec une bonne lampe car il y fait sombre.

La plongée, quelle école ! Pensez ! Jongler avec les chiffres, se souvenir des secondes qui précèdent, rester vivant dans celles qui suivent, la fatigue, le froid, le chaud, le bleu, le jaune, les rouges, tout se confond, c’est une ivresse, un fil d'or.

J’étais paré, au fond.

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